Le journal d’une femme de chambre

Célestine, domestique au Mesnil-Roy en Normandie, souhaite se remettre de ses récents écueils parisiens. Il s’agit de sa douzième place en deux ans! Elle en a vu de « sales âmes », et ce n’est pas fini… Consignant son quotidien avec une franchise souvent brutale et une candeur troublante, elle décrit sa réalité de femme tout au bas de l’échelle sociale et les minces perspectives d’avenir qui s’offrent à elle. Replongeant dans ses souvenirs, elle revisite les différentes maisons huppées dans lesquelles elle a travaillé et dresse un portrait peu reluisant de ses maîtres et leur milieu, tel qu’elle le perçoit par le trou de la serrure.

Sous forme de journal, le roman détonne du roman traditionnel et permet une intériorité rarement présente dans les œuvres littéraires à l’aube du 20^e siècle. Mirbeau y critique et décrie, de manière grinçante et sans complaisance, la condition des domestiques, l’hypocrisie de la bourgeoisie et les dérapages de la société de l’époque.

Publié pour la première fois en 1900, ce roman a fait l’objet de plusieurs adaptations au cinéma et au théâtre. Bien que le roman ait scandalisé le public autant que la critique au moment de sa parution, il est aujourd’hui considéré comme une œuvre audacieuse et visionnaire.